http://www.gazette-du-sorcier.com/article.php3?id_article=508Harry Potter, les raisons d’un succès d’Isabelle SmadjaUn livre qui explore les quatre premiers volumes d’une façon originale : pleine d’érudition, Isabelle Smadja nous guide le long d’une psychanalyse de l’écrivain et du lecteur.
Par "raisons du succès", Isabelle Smadja n’entend pas marketing, publicité et bouche à oreille ; elle cherche plutôt à découvrir pourquoi Harry Potter plaît à tous, qu’importent l’âge et la nationalité. Elle voit quatre thèmes, qui font chacun l’objet d’un chapitre : le conte de fées, la construction en palimpseste (i.e. avec plusieurs couches, des messages cachés et des références...), une psychanalyse du héros, et la valeur pédagogique.
Même si le parallèle avec les contes de fées se concentre sur les premiers chapitres du tome 1, elle rappelle que toute la construction des romans de J.K. Rowling est classique, et Isabelle Smadja cite Psychanalyse des contes des fées de Bettelheim de façon répétée mais judicieuse. L’aspect palimpsestueux (par exemple les points communs entre les Mangemorts et les nazis) n’aura pas échappé aux lecteurs, mais ce livre va plus loin qu’un simple relevé des similitudes entre Harry Potter et l’Histoire humaine ou la mythologie grecque : Isabelle Smadja tente d’expliquer pourquoi ces références ajoutent tant à l’intérêt du livre. La psychanalyse du héros, qui tent de mettre en évidence une résolution du complexe d’Œdipe et par là un appel à nos fantasmes refoulés n’est pas aussi convaincante, mais soulève néanmoins nombre d’interrogations intéressantes sur les parents de substitution. Le dernier chapitre est par contre merveilleux, montrant la vision qu’a J.K. Rowling du passage à l’âge adulte à travers l’épreuve et des souffrances nécessaires.
L’auteur sait se montrer pédagogue : les concepts sont expliqués, et les citations, tant des romans Harry Potter que d’analystes littéraires sont foison. L’érudition de l’auteur transparait, mais aussi sa connaissance de l’œuvre de J.K. Rowling - même s’il y a quelques erreurs factuelles, mais qui sont rarement de taille suffisante pour fausser les analyses. Le propos n’est pas toujours évident à comprendre, mais il amène une réflexion du lecteur et finit (presque) toujours par donner sens, même à un non-spécialiste. Ces réflexions peuvent soit s’arrêter au "mais bien sûr", comme par exemple le fait que la publication d’un tome tous les ans (pour les quatre premiers) faisait que Harry vieillissait au même rythme que les lecteurs, le rendant d’autant plus réel ; elles peuvent aussi déboucher sur des méditations bien plus complexes, et la clef n’est pas toujours donnée. Finalement, le lecteur a l’impression d’être intelligent.
Un seul regret majeur : que l’analyse s’arrête au tome 4. Lorsque ce livre a été publié, nous ne savions pas encore que Sirius et Dumbledore, les deux remplaçants principaux du père, seraient tués devant les yeux de Harry.
Un livre à lire si vous vous intéressez à plus qu’au scénario des romans.
Harry Potter, les raisons d’un succès. Isabelle Smadja, publié chez PUF (collection Sociologie d’aujourd’hui). 15€ (2 Gallions 6 Mornilles)
http://www.gazette-du-sorcier.com/article.php3?id_article=508 Le dernier chapitre est par contre merveilleux, montrant la vision qu’a J.K. Rowling du passage à l’âge adulte à travers l’épreuve et des souffrances nécessaires.
Que Harry vieillissait au même rythme que les lecteurs
Les lecteurs peuvent aussi déboucher sur des méditations bien plus complexes, et la clef n’est pas toujours donnée. Finalement, le lecteur a l’impression d’être intelligent.
Pour mois sont les clef du succès Harry Potter-lieus communs »l’école, Bibliothéque », le conte de fées-que tout le monde a l’envie de vivre » Un gars qui vieilli au même temps que ses lecteurs. Et bien l’impression d’être intelligent « parce que Harry c’est un jeu a découvrir »