Jaffa Rang: Administrateur
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| Sujet: ?????????????????????????????? Dim 6 Mai - 7:35 | |
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- http://www.framasoft.net/article4086.html
N’achetez pas les livres Harry Potter, par Richard Stallman
Sauf à vivre coupé du monde, impossible de ne pas être au courant : le dernier Harry Potter est dans les bacs réels ou virtuels depuis le 15 juillet à minuit très précisément (et pas une seconde de moins). Cette précision a fait défaut à une librairie canadienne qui, deux jours avant la date fatidique, a vendu par erreur 14 exemplaires du livre avant de se rendre compte de sa bourde. Du coup peur panique des ayants droits qui n’ont rien trouvé de mieux que de sommer les heureux bénéficiaires des exemplaires accidentellement anticipées de... ne pas lire le livre avant sa sortie officielle ! Il n’en fallait pas plus pour que le sang (mêlé ?) de Richard Stallman, héraut du logiciel libre et auteur en 1997 d’une petite nouvelle intitulée Le droit de lire, ne fasse qu’un tour, dans ce court article dont skizorico nous propose ici une traduction non officielle (accompagné de la traduction d’un texte connexe qui place cet article dans le contexte de l’engagement de Stallman). Et pourquoi pas tenter d’interdire le covoiturage ou encore breveter les postures du yoga, tant qu’on y est ! L’illustration, issue du site Flickr, est une photographie de shadrach, sous licence Creative Commons BY. La source de l’information nous vient du blog de Frédéric Couchet. Pourquoi cette campagne ? (NdT : voir la traduction du lien ci-dessous) Le 13 juillet 2005, les Canadiens ont reçu l’ordre de ne pas lire des livres qu’on leur avait vendus « par erreur ». Lisez cet article, et n’achetez aucun livre Harry Potter. Quiconque a demandé, rédigé, fait appliquer ou essayé de justifier cette injonction est un ennemi des droits de l’homme au Canada, et chacun mérite de payer pour son implication. Boycotter ces livres servira au moins à punir l’éditeur. Contrairement à ce dernier, qui exige qu’on ne lise pas ces livres, je me contente d’appeler à ne pas les acheter. Si vous souhaitez les lire, patientez, et vous finirez par tomber sur quelqu’un qui lui en possède un exemplaire. Empruntez-le-lui, ou allez le lire en bibliothèque. Mieux encore, lisez autre chose - des tas d’ouvrages sont tout aussi bons, voire (que quelqu’un ose prétendre le contraire) mieux. Pousser le Canada à appliquer les droits de l’homme ne sera pas chose aisée, mais identifier les officiels et les législateurs qui ne les respectent pas serait déjà une première étape satisfaisante. L’auteur de l’article cite les propos d’un avocat : « Il n’existe aucun droit à la lecture. » Tout officiel, juge ou législateur qu’une telle déclaration n’indigne pas ne mérite pas d’être en poste. Sous quelles conditions devrions-nous cesser ce boycott ? Le pardon est de mise quand quelqu’un reconnaît son erreur et agit en conséquence. A mon sens, nous pourrons pardonner à l’éditeur quand il : 1. Reconnaîtra que cette injonction était inacceptable. 2. Promettra de ne jamais réitérer une telle erreur. 3. Demandera qu’on amende la loi de façon que personne ne pourra plus initier une telle injonction, et qu’on établisse un « droit du citoyen à la lecture » clair et ferme. J’entends par « l’éditeur » la maison d’édition principale, celle qui cède les droits aux autres pays tels que le Canada. Celle-ci est clairement en position de contrôler les actes des autres, c’est donc à elle qu’incombe toute la responsabilité. Le 15 juillet, j’ai posté des renseignements sur l’intrigue que j’ai reçus par message anonyme. N’étant désormais plus d’actualité, ce paragraphe n’a donc plus qu’un intérêt historique. Je ne suis pas un amateur de Harry Potter, et peu m’importe de connaître la trame de ce roman - ce n’était pas le cas à l’époque et ça ne le sera jamais. Cependant, quand les gouvernements crachent sur les droits de l’homme, publier ce qu’ils souhaitent supprimer se révèle un bon moyen d’exprimer son désaccord. Vous trouverez un résumé de l’intrigue tout entière dans une page Wikipedia. Si tout ce qui vous intéresse c’est de savoir ce qui se passe dans le livre, allez donc la lire plutôt que d’acheter le roman. © 2005 Richard Stallman La reproduction exacte et la distribution intégrale de cet article est permise sur n’importe quel support d’archivage, pourvu que cette notice soit préservée. Pourquoi se prendre la tête à cause d’Harry Potter ? version originale Sachant les périls qui menacent les droits de l’homme partout dans le monde, pourquoi se soucier d’une injonction par laquelle on a temporairement interdit aux Canadiens de lire un livre qu’ils avaient acheté en toute légalité ? Ce problème est-il plus grave qu’un autre ? Cela fait 22 ans que je milite pour la reconnaissance d’une liberté spécifique aux utilisateurs de logiciels : le droit aux logiciels libres. Ce n’est certes pas là le plus important des espaces de liberté à défendre, mais le monde du logiciel étant depuis longtemps mon domaine de compétence, je me suis senti la responsabilité de m’impliquer dans cette lutte. Qui plus est, nul autre ne s’en chargeait - c’était donc moi ou personne. Il y a de cela quelques années, j’ai décidé de mettre à profit la petite notoriété que j’avais acquise grâce à ce travail pour me lancer dans d’autres combats (principalement en rapport avec les droits de l’homme) par le biais de mon site stallman.org, dont la majeure partie y est consacrée. Dans la rubrique political notes, vous trouverez des billets récents (comme celui du 19 juillet 2005) sur l’Irak, l’Afghanistan, la façon dont Bush a volé les deux dernières élections aux Américains, l’échec de l’enquête sur les attentats du 11-Septembre, la guerre que mène Bush contre la probité, la campagne de Blair pour abolir les droits des Anglais, les agressions et les mensonges auxquels s’adonnent les polices de nombreux pays, le réchauffement de la planète et les extinctions d’espèces en masse, ainsi que de nombreuses autres causes. Dans la rubrique urgent action figurent les campagnes ponctuelles qui dépendent de l’actualité, et que je soutiens en attirant l’attention sur elle. Dans la rubrique long-term action, il est question de campagnes ayant par exemple pour but d’aider le Venezuela en achetant son essence dans les stations-service Citgo, à soutenir les objecteurs de conscience en Israël. J’y suggère aussi un moyen de se venger du 11-Septembre en soutenant le mariage homosexuel (C’est là ma dernière idée en date : nous avons beau ignorer qui est responsable de ces attentats, les coupables potentiels sont en revanche tous les deux des fanatiques religieux homophobes.) Et dernièrement, le sujet le plus récent, le boycott des livres Harry Potter. On peut penser que le droit de lire un livre qu’on a acheté est moins important que la liberté d’expression, la liberté de culte, le droit d’élire des hommes politiques réellement capables de changer nos lois (ce qui implique de se débarrasser du GATT et de l’ALENA, et de réformer en profondeur l’Union Européenne), etc. Hélas, une des plus grandes menaces qui pèsent de nos jours sur toutes ces libertés prend source dans le climat de fascisme qui règne dans le monde occidental - l’idée que le gouvernement doit faire primer la toute-puissance de l’économie sur les droits de l’homme. Cette interdiction en est l’exemple parfait : elle implique qu’on peut bafouer nos droits fondamentaux dans le but d’éviter à une entreprise de pâtir des erreurs de ses exécutants. Le droit d’accéder aux informations contenues dans un texte qu’une entreprise a publié « par erreur » peut être d’une importance capitale. Imaginez qu’il ne soit pas question d’une oeuvre de fiction, mais d’un document concernant les effets néfastes de certains de leurs produits, ou d’une notice expliquant comment concevoir une programme permettant d’optimiser le leur. Imaginez qu’on y délivre des renseignements sur la corruption ou d’éventuels mensonges du gouvernement. Le droit à la lecture est un droit qui mérite d’être défendu, et l’on ne peut tolérer aucune exception. Néanmoins, est-il plus important que la liberté d’expression ? Plus important que le droit à l’avortement ou que la prévention du réchauffement climatique ? Pourquoi les comparer ? La comparaison serait justifiée si nous devions choisir de ne soutenir qu’une seule de ces causes, mais ce n’est pas le cas. Rien n’est plus facile que de s’engager pour toutes. N’achetez pas les livres Harry Potter, et envoyez plutôt l’argent ainsi économisé aux associations telles que ACLU, NARAL, EFF, FSF, No2ID, ou GreenPeace. Il semblerait que cette campagne ait contribué à potentialiser mes efforts en faveur d’autres aspects des droits de l’homme. Elle a valu à stallman.org un grand nombre de visites supplémentaires, et le 15 juillet, mes billets politiques ont été lus par deux fois plus de monde que d’habitude. Certains des nouveaux lecteurs continueront peut-être à les consulter régulièrement. Si vous faites connaître cette campagne autour de vous, et/ou que vous proposez un lien vers stallman.org, vous aiderez ce site dans sa lutte pour la promotion et la défense des droits de l’homme. Tout en ce monde est possible!!!!!!!!!! | |
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